Ruisseau d’automne

 

Plénitude du ruisseau
 au cœur sacré de l’automne,
la saison en fête.

Dans ce poème, l’automne ne pleure pas — il chante en sourdine, il danse dans les plis, il tatoue sa joie dans le creux des vallons. Là où beaucoup voient le déclin, Ruisseau d’automne célèbre une intimité festive, une révérence cosmique, une amitié cachée entre les éléments.

Le ruisseau devient calligraphe du vivant, les branches frémissent comme des cordes sensibles, et l’été, loin de s’éteindre, se retire sur scène, salué par Gaïa elle-même.

Ce texte est une offrande discrète, une partition végétale, une fête que l’on ne voit que si l’on écoute autrement.


Ruisseau d'automne

La nébuleuse veille, vêtue de lavande cendrée,
Caressée par l’aube d’un jaune de Naples poudrée,
Les champs nacrés, mousseux, pétillent de rosée.
Au loin, le ruisseau dessine à l’encre bleutée.
 
Les veines des rameaux frémissent sous l’élan des oiseaux,
Flûtes enchantées et cliquetis tranquilles,
Les herbes gigotent et claironnent sous les trilles.
Accompagnant le ruisseau de ses notes en duo.
 
Le vent glisse au creux d’un sentier solitaire,
Une ombre tatouée se niche au galbe du vallon,
Et le ruisseau, fidèle, poursuit son itinéraire.
 
Le sang de Gaïa tourbillonne à l’unisson,
Avec l’automne. Sur scène, l’été s’est retiré,
Dans le ruisseau, une amitié s’est embarquée.


                                                                 Liva Soléa 


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